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11 février 2007

Le yoga égyptien (1)

Les recherches que Babacar Khane a menées en Égypte en compagnie de son épouse, Geneviève Khane, lui ont permis de mettre en lumière la présence en Égypte d'une forme de yoga très proche du hatha-yoga de l'Inde.

Dans la tombe de Ptahhotep et Akhtihotep, à Saqqarah, il a retrouvé une représentation de la posture du lotus (vers -2600). Il a relevé en Égypte des représentations de nombreuses autres postures considérées comme typiques du hatha-yoga : par exemple la posture du cobra royal, dans la tombe de Zenet et Antekofer (nécropole thébaine, vers -1950), la posture de la charrue dans une chapelle du temple de Denderah (époque ptolémaïque). Pour Y. B. Khane, les attitudes debout ou assises des colosses pharaoniques sont aussi des attitudes yogiques par la maîtrise du corps qu'elles supposent et l'intensité de présence qui émane d'elles. La posture typique de l'art égyptien, le tronc de face, la tête, le bassin et les jambes de profil est pour Babacar Khane une posture de torsion que l'on peut rapprocher des postures indiennes de torsion telles que matsyandrasana.

Dans Le Yoga des Pharaons, Y. B. Khane et G. Khane montrent également que l'Égypte ancienne est habitée, comme l'Inde, par la notion de dualisme et l'affirmation de la nécessité de surmonter ce dualisme. N'oublions pas que le mot yoga provient de la racine sanscrite yug et qu'il signifie étymologiquement "union" : union du ha et du tha, le ha étant l'énergie solaire, active, et tha l'énergie lunaire, passive. Le mot yoga a son pendant en égyptien ancien dans le terme sema, qui signifie union. Fait tout à fait remarquable, le mot sema s'écrit au moyen d'un hiéroglyphe qui représente la trachée artère et les poumons. Pour qui connaît l'importance que les yogis accordent à l'observation et au contrôle de la respiration, cet emploi de l'image de l'appareil respiratoire pour évoquer l'idée d'union ne saurait relever de la pure homonymie. Le hiéroglyphe sema est l'élément central d'un des grands motifs de la symbolique pharaonique : le sema taouy, terme qui évoque la réunion sous le pouvoir du pharaon des Deux Terres, c'est à dire les deux royaumes de Haute et Basse-Égypte. Pour G. et Y. B. Khane, ce motif possède, au-delà de l'aspect historique et géographique, une dimension spirituelle. D'après eux, l'Égypte ancienne a symbolisé à travers la personne du pharaon l'homme parvenu à harmoniser en lui les deux pôles de l'énergie, représentés dans la mythologie et la symbolique égyptiennes par de multiples paires d'opposés : les deux frères ennemis, les deux sœurs, les deux royaumes, les deux serpents, les deux poumons, les deux sceptres, les deux couronnes, etc.