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03 juillet 2007

La vigilance

" Si vous regardez bien, vous verrez combien de gestes vous faites sans avoir décidé de les faire: pratiquement tous. Combien de paroles vous dites sans avoir décidé de les dire:f53a296cc38c98dba32a953e0e8812d3.jpg pratiquement toutes. Combien de conversations commencent, sans décision consciente de se mettre à parler. Et puis regardez, non plus dans le détail de la vie quotidienne où c'est parfaitement perceptible mais dans les grandes orientations de votre existence, comment tout s'est déroulé. Vous pouvez toujours justifier, croire que vous êtes libres; mais, si vous vous éveillez tant soit peu, vous verrez que ce n'est pas vrai. Vous vous rendrez compte: « Mais qui me dirige? Qui me donne ces ordres? Je suis comme le sujet hypnotisé qui commence "librement", vers quinze heures à organiser son expédition à Saint-Gervais pour pouvoir décider non moins librement de dîner chez Mme Lafont. »

La vigilance est exprimée en anglais par les mots awareness, mindfullness, collectedness, self-remembering et, en français, par recueillement, ou conscience, ou, selon la vieille expression chrétienne: présence à soi-même et à Dieu. Il n'y a pas de présence à Dieu sans présence à soi-même et il n'y a pas de réelle présence à soi-même sans présence à Dieu, si vous voulez utiliser le langage religieux. Trop d'entre vous, qui se disent chrétiens, n'ont eu qu'une formation morale et théologique; un petit peu d'étude du dogme et un petit peu de morale. Mais de ce qu'on appelle la théologie ascétique et mystique le chrétien ordinaire n'a aucune connaissance, qu'il soit protestant ou catholique. Si vous étudiez ce qui a fait l'essence de la vie des moines bénédictins, des moines trappistes, des moines chartreux ou des moines du mont Athos, vous verrez que toute la vie du moine est axée ou centrée sur cette nécessité de vigilance. "

Arnaud Desjardins, A la recherche du Soi , volume 3 :
"Le Vedanta et l'inconscient", Ed. de La Table Ronde, Paris 1979 .

Commentaires

Avant d'impliquer Dieu lui-même sans plus d'explication, il me semble important de remarquer que c'est notre corps et ses tensions qui fondent nos habitudes et tous nos gestes ainsi que nos schémas mentaux conscients ou non.

Est-ce contradictoire ? je ne le pense pas... Notre corps n'est-il pas le cadeaux Divin dans notre existence incarnée ?

Cordialement

Écrit par : Blaise | 23 juillet 2007

Ce n'est pas tout à fait ce que nous dit Arnaud Desjardins. Ici son propos vise à expliquer que nous ne pouvons pas avancer sur une voie dite spirituelle sans tout d'abord développer la vigilance ou, si vous préférez, la présence au présent.

Présence aux gestes, aux pensées, aux émotions. Connaissance de soi sans laquelle aucune révélation d'un ordre supérieur ne peut se faire. Qui pense, qui veut, qui agit, qui décide, qui respire en moi? Qui suis-je?

Écrit par : Planète Yoga | 23 juillet 2007

Justement....
C'est bien la présence au corps qui permet de rentrer dans la connaissance de Soi et de ses propres fonctionnements inconscients. Qui pense ? qui décide en moi ? C'est mon corps dans toutes ces composantes physiques, physiologiques et énergétiques. Sans l'écoute et la libération ( induite par cette écoute du reste... ) du corps physique ( le plus dense de nos corps ), toute écoute ou révélation d'ordre supérieure... même si je préfère parler d'ordre moins dense ( pourquoi le corps serait-il d'ordre inférieur ? ) est déformée par le filtre des tensions de noter corps.

Le risque dans une démarche spirituelle est de l'envelopper de mysticisme pour flatter notre ego dans cette démarche. Développer la vigilance : oui !! bien sûr. Au présent. Bien entendu !! Je pense qu'on évite bon nombre d'illusions en portant cette attention sur notre corps anatomique et physiologique.

On peut axer sa vigilance sur ses émotions. C'est bien ce que propose M. Desjardins... mais comme celles-ci ne sont que le reflet de notre corps... on fait de longs détours car on ne tient pas compte que ce n'est pas notre mental qui pense notre corps mais bien notre corps qui pense notre mental.

En libérant le corps, le mental se libère. C'est une voie plus difficile car la matière y est plus dense et donc parce qu'il y a plus d'inertie à lever. Mais c'est un chemin plus complet. Une jalousie, un orgueil, une peur.. toutes les émotions sont ancrées dans le corps physique. Et tant qu'on ne lâche pas cette tension physique, le mental nous balade en faisant croire que nous prenons conscience du schéma concerné.. et il prend une forme plus subtile.

Le corps physique par l'intermédiaire de son tissus conjonctif ne peut mentir ni se déguiser en dessous du fascia superficialis. C'est pourquoi la pratique du yoga dans la simple écoute physique de son corps apporte une vrai Connaissance de Soi. Les autres écoutes sont à mettre en parallèle de celle-ci : si je perds tel schéma, c'est parce que j'ai libéré telle tension. Et là on développe une vigilance pertinente de la Vie.

Écrit par : Blaise | 23 juillet 2007

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