06 mai 2008
Histoire du yoga en Occident
par Marc-Alain DESCAMPS
Extrait 1
En France.
1852 Barthélémy Saint-Hilaire traduit la Sâmkhya-kârikâ
1861, traduction française de la Bhagavad-Gîtâ directement du sanscrit par Emile Burnouf
1891 l’Atharva-Véda par Victor Henri
1900, Emile Sénart traite de "Bouddhisme et Yoga"
Puis viennent les traducteurs : Bergaigne, Sylvain-Lévi, La Vallée-Poussin, Emile Sénart, Burnouf, Grousset, Masson-Oursel, Louis Renou, A-M. Esnoul, Olivier Lacombe, Jean Marquès-Rivière, Alain Daniélou, Lilian Silburn, Tara Michael, André Padoux, Alain Porte, Jean Papin, Michel Hulin …
D’autres font connaître les Yogis contemporains comme Romain Rolland, René Guénon, Jean Herbert … En particulier Jean Herbert (1897-1980), dès 1935, a fort à faire pour faire admettre que le yoga et l’Hidouisme sont vivants et que leurs éminents représentants peuvent prendre place parmi les phares de l’humanité : Ramakrishna, Vivekananda, Aurobindo, Mère, Ramana Maharshi, Ma Ananda Moyi, Ramdas, etc.
Enfin paraissent les textes fondateurs du Yoga et du Hatha-Yoga : Yoga-Sutra (Wood 1914 en anglais / en français 1953, Michel Sage 1915, Taimni 1961, Varenne 1981), Hatha-Yoga Pradipika (1893/1974), Ghéranda-Samhita (1980 /1992), Shiva-Samhita (1942/), Shivayogaratna 1975, Kundaliniyoga 1979, les Upanishads du Yoga 1971, Sept Upanishads 1981 …
Extrait 2
En 1938 Lanza del Vasto (1901-1981) rentre des Indes et fait partout son récit de voyage qui paraîtra en 1943 sous le titre " Pèlerinage aux sources ", avec un succès énorme. Dans ses conférences il prêche la non-violence (ahimsa) et la force du vrai (satyagraha) de Gandhi et fonde son Ashram, la communauté de l’Arche, où il a enseigné du hatha-yoga, selon J.B. Libouban, son successeur.
En 1935 Thérèse Brosse, jeune cardiologue, avec l’aide du Dr. Laubry obtient une mission d’études aux Indes pour mesurer des Yogis à l’électrocardiomètre, au pneumographe, etc. elle y revient en 1952 et 1958.
Maryse Choisy (1903-1979) était en 1922 chez Tagore et en 1952 avec T. Brosse puis chez Sivananda. Elle est la seule à enseigner la méditation yoga à Paris (voir Rencontres avec des femmes remarquables)
Nil Hahoutof (Youri 1900-1982) m’a dit avoir fait d'abord de la danse puis du cirque et rencontré un Hindou (Hyran Moy Chandra Gosh) qui lui aurait appris le yoga dès 1925 et il aurait enseigné pendant la guerre dans une école privée pour enfants handicapés près de Montpellier.
En 1947 Shri Ghatradyal Mahésh, venu travailler à l’Ecole Nationale des Sports au bois de Vincennes, ouvre un cours de Hatha-Yoga, 50 rue Vanneau Paris 7ème, sous l’égide du Dr. Filliozat, Professeur au Collège de France, du Professeur Creff ... J’ai participé aux premières séances où il enseignait la Salutation au soleil, puis j’y suis revenu plus tard avec le Dr. Frédéric Leboyer, Arnaud Desjardins, Marie-Madeleine Davy, Xavier Emmanuelli, etc.
Le 26 février 1950 il donne une conférence sur le Yoga dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, présenté par le Dr. Dolto et Françoise Dolto (ses parents adoptifs) et Swami Siddeswarananda du Centre de Gretz de l’Ordre de Ramakhrisna et il fonde le CRCFI (Centre de Relations Culturelles Franco-Indien).
En 1949 le Dr. Bex présente le Yoga dans la Revue de Kinésithérapie.
En novembre 1950 deux Indiens, le Dr. Goswami et son élève Pr. Pramanick de l’Institut de Stockholm, viennent à Paris donner une Conférence-démonstration à la Sorbonne, puis formèrent Liliane Siégel.
Vers 1950 aussi le Hatha-Yoga est enseigné à Zurich et Genève en Suisse par un jeune hindou Selvarajan Yésudian. Ancien boxeur, il écrit avec Mme Haich un livre à succès " Sport et Yoga " avec des photos de postures.
En 1950 Lucien Ferrer (1901-1964), élève de Kerneiz, ouvre 24 rue Feydeau, puis 21 rue d’Uzès, l’Académie occidentale de Yoga, où je suis les cours jusqu’à sa mort en 1964. Ayant jusqu’à 500 élèves, bien des cours étaient assurés par des moniteurs dont Yvonne Millerand, Huguette Pinson, Roger Clerc et quelques autres. Ferrer fait connaître le yoga par des conférences et des démonstrations. Une des premières fit sensation, le 3/12/1950 Salle de Géographie bd St-Germain, car il monte sur la table se met en équilibre sur la tête et fait sa conférence pendant une heure sans perdre son équilibre et sans se fatiguer à parler la tête en bas. En tant que Catalan né à Banyuls, il fera exactement pareil à Perpignan le 28 mai 1954, invité par François Brousse. Mais c’était d’abord un guérisseur qui avait un don et qui n’est venu au yoga que secondairement pour se recharger en énergie. Lui parlait de Yoga tibétain, mais semblait avoir appris l’essentiel dans le livre de Evans-Wents … Après sa mort l’Académie sera dissoute et son enseignement continué par sa fille Jacqueline Bignon et surtout par Roger Clerc (1908-1998) sous le nom en 1978 de " Yoga de l’Energie " avec les succès et les développements que l’on connaît.
En 1953 Philippe de Méric (1914-1991), élève de Kerneiz, ouvre un cours Yoga par correspondance, le Dynam-Institut. C’est un peu comme si l’on voulait enseigner la boxe par correspondance, mais malgré tout, cela a eu beaucoup de succès et a rendu le Yoga célèbre. Puis ceux qui en voulaient plus sont passés par la suite dans des cours avec un professeur de yoga.
En 1956 Louis Frédéric fait paraître Yoga-Asanas avec des photos des postures de Vishnoudévananda à Rishikesh. Et le Père Déchanet (1906-1992), moine bénédictin, pratique du yoga nudiste, publie " La voie du silence " en 1956 et fonde un groupe de " yoga chrétien " dans l’Isère en 1964.
A partir des années 60 c’est l’explosion des livres, revues, cours et publicités. Les clubs de yoga fleurissent à tous les coins de rue. Eva Ruchpaul et Georges Coulon entraînent l’équipe française de ski. Pousson et Huard rendent compte de recherches physiologiques sur le Yoga dans le Concours médical du 04/01/1960. Leurs recherches sont continuées par Henrotte, Etévenon, Lonsdorfer, Gastaut, etc. En 1963 André Van Lysebeth (1919-2004), de retour à Bruxelles de chez Swami Sivananda de Rishikesh, lance sa revue " Yoga ".
Les voyages aux Indes. Alors commencent les voyages aux Indes pour se former à la source. Tout le monde se met en chasse pour " sauver le précieux héritage ". Dans les années 1950, il semble que tout l’enseignement du Hatha-Yoga remonte principalement à deux sources, l’une au nord l’autre au sud. Bien entendu il y avait quantité de Saddhus, Sannyasins, Sikhs, Jaïns qui pratiquaient aussi du Hatha-Yoga, mais ils ne voulaient pas l’enseigner, ni même le reconnaître. La principale source se trouve à Rishikesh, là où le Gange sort des gorges de l’Himalaya. Dans cette ville sainte Swami Sivanada Sarasvati (1887-1963) vient en 1924 de fonder un ashram (Yoga Vedanta Forest Academy) après avoir fait sa carrière comme docteur à Malacca. Il réunit autour de lui une vingtaine de Swamis qui vont après essaimer partout dans le monde. Swami Chidananda, le saint estimé de tous, garde la direction de l’ashram après la mort de Sivanada. Satchitanada, après bien des voyages, s’installera aux USA en Virginie. Shankarananda fondera un ashram en Afrique du Sud. Satyananda (1923-), avec une mère tibétaine, est influencé par le Bouddhisme et rassemble partout des techniques tantriques, ce qui donnera un enseignement un peu particulier (Yoga-nidra, Mauna, Chidakhasha dharana, les 70 kriyas ). Puis en 1963 il fonde une université du yoga à Monghyr dans le Bihar (Bihar Yoga Bharati) avec ses disciples Yogamudrananda, Yoganidrananda et Niranjanananda. Swami Hridayananda était une doctoresse indienne ophtalmologue qui dirigeait le dispensaire gratuit. Les deux spécialistes des postures étaient Vishnou Dévananda (1927-1993) et Râj Bua. Le premier sera le modèle unique du livre Yoga-Asanas, puis il fondera des ashrams à Valmorin au Canada, aux Bahamas, aux USA, au Kérala, au nombre de vingt-cinq et lance une campagne mondiale pour la paix en 1970. Subramanya Râj Bua (le Roi des Anges) n’était pas swami car il avait eu une femme et trois enfants. Tenu pour mort à 8 ans, son corps avait été donné à un saddhu de passage qui l’avait réanimé par le Yoga. Je l’ai reçu à Paris, travaillé avec lui et mesuré ses progrès de 70 à 90 ans par des photographies et il a continué à faire des postures parfaites jusqu’à 104 ans. Combien d’Européens sont allés se former à Rishikesh comme André Van Lysebeth, Maryse Choisy, Robert et Suzanne Chauvel, Eveline Grieder …
L’enseignant du Sud est T. Krishnamâcharya (1888-1989), professeur de Yoga du Maharaja de Mysore, alors établi à Madras. Il a eu comme élèves Patabhi Joïs, Indra Dévi, Thérèse Brosse, Jean Klein, Gérard Blitz, Yvonne Millerand … Le frère de sa femme B.K.S. Iyengar a commencé à enseigner le Yoga à Poona en 1937 à 19 ans. Puis ses deux fils enseigneront à leur tour T.K.Sribhashyam à Nice et T.K.V. Désikachar en Europe avec le Viniyoga.
Certes, il y avait d’autres enseignants comme Patabhijoy à Mysore, Dhirendra Brahmachari (1925-1994) à Delhi, Satchidananda le Muni de Madras, Kumara swamiji, Swami Chinmayananda, etc. Mais la plupart des enseignants européens se sont d’abord formés à Rishikesh ou à Madras. Certains cependant ont eu aussi des contacts avec l’Institut de recherches scientifique du Yoga (Kaivalyadhama) fondé à Lonavla par Kuvalayananda de 1924 à 1934 avec sa revue Yoga-Mimamsa, puis qui s’est continué après sa mort avec Digambarji et le Dr. Bhole. Le célèbre Swami Muktananda (1908-1983) n’a été connu mondialement qu’en 1974 par la prise spontanée de postures lors de la montée de la Shakti en donnant Shaktipat.
Après dix voyages aux Indes j’ai pu décider à venir en France en 1981 le représentant de la lignée du Kriya-Yoga de Yogananda, Swami Hariharananda Giri du Karar-Ashram de Puri en Orissa avec son disciple Shankarananda de Bhubaneshwar. Et il a pu donner les initiations védiques de la lumière (Jyotir), du son (Nada) et de la vibration (Spanda).
La crise qui va éclater a plusieurs causes. La concurrence commence à se faire plus dure et certains veulent se préserver un marché national. Commence à apparaître l’idée que l’on peut former des professeurs de yoga à la pelle. On veut inventer un " yoga occidental " bien différent de celui de l’Inde. D’autres parlent d’une reconnaissance étatique ou d’un contrôle gouvernemental et rêvent d’une exclusivité et d’une hégémonie suprême, ou s’en accusent les uns les autres. La lutte va démarrer essentiellement sur des procès d’intention et un manque de confiance. Et il va arriver au yoga européen, ce qui est arrivé au christianisme : l’explosion en une multitude d’églises, de chapelles et de groupes, mais cependant sans les guerres de religion.
Les Fédérations. L’union fait la force, d’où les fédérations. Elles se succèdent et se multiplient en durant plus ou moins longtemps. La première est la " Fédération française de Yoga sous contrôle médical " parue au J.O. du 12 janvier 1967. La " Fédération française de Yoga " le 14 juillet 1967 devient le 8 janvier 1968 la " Fédération Nationale des Professeurs de Yoga ". La " Fédération française de Hatha-Yoga et disciplines associées " est fondée à la même époque par le Dr. Creff et Shri Mahesh. La " Fédération culturelle de Yoga " est fondée par Jean Rousseau, directeur de l’Institut de Yoga intégral. Puis vient la FIDY (Fédération Inter-enseignements de Hatha-Yoga) en 1980, etc.
Les fédérations fondées, il reste à obtenir l’exclusivité de la formation, comme c’est de règle en France pour une seule Fédération sportive. En attendant on peut obtenir un agrément d’un ministère, ce qui semble être un premier pas. La Fédération Mahesh est la première à avoir un agrément le 24 décembre 1969. L’Institut Eva Ruchpaul obtient le sien peu après et la FNPY le 6 février 1970.
Puis vient un énorme canular. Le Secrétaire d'état à la Jeunesse et aux Sports sollicité dit ne pas savoir ce qu’est le Yoga et nomme en 1972 une Commission pour en faire une étude scientifique. Puis il l’oublie et la Commission autour du Dr Bourlière continue ses réunions par plaisir, à la grande fureur des professeurs de yoga qui en sont tous exclus pour ne pas faire de jaloux. Dès le début j’ai fait partie de cette commission, dont le seul résultat a été un rapport mis dans un tiroir et finalement le livre écrit par un autre de ses membres le Dr. Bernard Auriol de Toulouse. Les professeurs de yoga occidental réclamaient une reconnaissance et un statut. Puis une fédération a créé " l’Union européenne de Yoga " et l’autre a suscité la création d’une Confédération des fédérations. J’ai longtemps fait partie des deux fédérations pour essayer de garder un lien et de les unir et en plus j’ai longtemps participé aux activités de la Confédération présidée par Mme. Maud Forget (1908-2004) du Cercle du Védanta, puis de l’Ecole normale de Yoga de Boulogne-Billancourt. Son travail le plus efficace a été la création du Programme minimum européen, finalement adopté sans trop de variations par toutes les autres Fédérations.
A coté de ces Fédérations sont apparus des mini-fédérations ou Groupes : Centre européen de yoga de Rishi, Université nationale de Yoga d’Alaphilippe, de B.K.S. Iyengar, Viniyoga de Désikachar, de Satyananda (DEPS de Swami Devatmananda), de Babacar Khane, Soleil d’Or d’Ajit Sarkar en 1977, RYE (Recherche sur le Yoga dans l’Education), la maison du Yoga (Mathieu), le Centre Tapovan de Kiran Vyas, de Shri Chinmoy (dès 1964), Arnaud Desjardins, Maurice Daubard, René Bouanchaud, Nils Daum, la Maison Amrita…
Puis est apparue la Fédération des Yogas Traditionnels et sa revue " Linga ". Avec Christian Tikhomiroff, elle a grandi jusqu’à rencontrer les mêmes problèmes que les grosses fédérations. Puis pour les éviter, elle est revenue, avec André Riehl, à une structure légère et souple, comme la Confédération.
Ces fédérations ont créé leurs écoles de formation des professeurs dans chaque région de France, de une à une douzaine par fédération. Ainsi pendant plus de 15 ans ces écoles ont produit (selon mon évaluation) environ 500 professeurs de yoga par an, sans aucune concertation, en saturant complètement le marché.
Finalement la reconnaissance du statut de professeur de yoga a été obtenue de fait 20 ans après et de façon catastrophique, par l’obligation d’un impôt de TVA sur chaque cours ou leçon de yoga. Ceci a fait disparaître la moitié des enseignants, car même les cours bénévoles étaient taxés. Bien des écoles de formation de professeurs de yoga ont du fermer et les autres ont vu leurs effectifs sérieusement diminuer. La mode du Yoga en France a donc duré 20 ans de 1965 à 1985. Puis elle a été remplacée par d’autres modes (Taï-chi, Sophrologie, Taoïsme, Chamanisme, Stretching, Aérobic, Fitness et surtout Reiki, etc.). Maintenant les opposants du Yoga disent partout (même à la T.V.) que si le yoga n’est pas une secte, il est l’antichambre des sectes.
Le dernier avatar de cette invention du " yoga occidental " est dans sa forme américaine de capitalisation, commercialisation et mondialisation. Depuis la Californie ou les USA sont déposés (registered) tous les ans de nouveaux systèmes de gymnastique occidentale, mélangés ou non de bribes de yoga, sous des noms protégés comme " power-yoga ", " sphurana-yoga ", "Ashtanga-Yoga", « Bikram-Yoga », « Swasthya-yoga » etc. Il est désormais interdit dans le monde entier d’enseigner ces systèmes sans avoir été longuement et chèrement formés par le fondateur américain, sans porter son uniforme et sans lui reverser de grosses royalties, etc.
Les causes de la discorde. Il n’est pas aisé de discerner les raisons de ces divisions, car les causes sont dissimulées et enchevêtrées dans un ensemble assez complexe. Certains vont parler de retour dans l’égo, de personnalités narcissiques, de querelles religieuses d’un autre âge, etc. On pourrait dire aussi qu’il s’agit de l’invention d’un " yoga occidental " en opposition à celui de l’Inde. (Mais il n’y a pas eu cette lutte entre un judo européen contre le judo japonais). Les différences sont souvent ténues, il s’agit d’un état d’esprit avec beaucoup de procès d’intention. Certains enseignants européens ont refusé la prééminence de l’Inde et tout contrôle médical. Ils ont développé le coté scientifique en ajoutant dans leurs écoles beaucoup d’anatomie et un peu de psychologie. Ils ont surtout été allergiques à la présence des Swamis se moquant de leurs travers (supposés ou réels). Ils n’ont pas pu admettre la spiritualité du Yoga et la sainteté des Etres réalisés de l’Inde. Ils ont beau jeu de critiquer les quelques excès d’ashrams devenus des sectes (dont celui de Rajnesh à Poona ou de Hamsananda à Castellane). Et les autres peuvent critiquer la diffusion universelle du nouveau " gnagna-yoga ", gymnastique douce pour riches dames désoeuvrées luttant contre la cellulite et l’ennui. Pour les uns c’est la place de la religion chrétienne qui fait problème : le yoga ne serait qu’un adjuvant à la prière, en remplaçant le prie-Dieu. Alors que pour les autres il s’agit de TAT, Cela, le Transpersonnel, antérieur à tous les dieux personnels et à toutes les guerres des religions hégémoniques. Finalement les uns ne voient dans l’Inde que ses défauts (et ils sont nombreux) alors que les autres l’aiment quand même ou aiment encore plus Mother India. Pour les uns ceci recouvre la persistance de la mentalité colonialiste raciste contre les Indiens, alors que pour d’autres il s’agit par dessous d’une guerre de religions (12 millions d’Indiens convertis par les missionnaires chrétiens contre moins de 10 européens devenus Hindous) …
Ceci avec parfois des retournements de situation. Des Occidentaux invitent des Yogis et des Swamis en Europe. André Van Lysebeth ouvre en 1965 puis les 8 et 9 décembre 1967 à Bruxelles les Premières Journées internationales du Yoga avec Swami Satchitananda et Dev Murti, etc. Son élève Jean-Pierre Radhu veut faire mieux en organisant en juin 1969 la première Foire du Yoga à Saint-Symphorien près de Mons Belgique, dans l’immense parc de Mme. De Priches. Ce fut une rencontre extraordinaire, inoubliable avec tous les grands enseignants de Yoga venus des Indes et du monde entier, mais il n’y eut pas de seconde rencontre. Gérard Blitz (1912-1990), fondateur du Club Méditerranée puis Secrétaire de " l’Union européenne de yoga ", organise du 2 au 9 septembre 1973 une semaine à Zinal en Suisse consacrée au Yoga où il invite les grands conférenciers du moment et quelques Swamis et Hindous. Ils instauraient une ambiance sacrée bien différente des frivolités occidentales. J’ai participé aux dix premières années, puis j’ai présidé en 1991 le dernier Zinal au Club Méditerranée, consacré à " L’Ame et le corps " avec Swami Yogamudrananda. Là plus qu’ailleurs se sentait le clivage entre les amoureux de l’Inde et du Yoga spirituel et traditionnel face à leurs opposants.
Finalement il semble pour le moment que le Yoga ait échappé au piège de l’hégémonie, du pouvoir étatique et de l’enseignement officiel dans l’unique école nationale. Il a gardé sa liberté, sa diversité et sa multiplicité. Chacun finit par trouver en son temps la forme de Yoga qu’il cherche et qui convient à son degré d’évolution du moment ou niveau de sadhana. Et c’est très bien ainsi. Encore faut-il avoir une vue des différentes possibilités.
(...)
Extrait 3
3. Les méthodes d’enseignement du Hatha-Yoga.
Par exemple, en voici quelques unes, telles que j’ai cru les comprendre au moment où elles sont apparues et où je les ai rencontrées vers 1960 (et non pas telles qu’elles sont maintenant).
10:10 Publié dans 21. Yoga et histoire | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : yoga, histoire
Commentaires
je recherche mme chauvel c est jacqueline chazaud les mathalis castillones
Écrit par : chazaud | 12 mars 2011
****** Commentaire hors sujet !!! ****
Quant à la confidentialité des noms ... c'est vous qui voyez !
Écrit par : Planète Yoga | 13 mars 2011
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