Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22 novembre 2007

Le corps que l'on EST

" Il est curieux de voir le corps jouer en Extrême Orient, où l'on considère l'incarnation comme un mal fondamental, un rôle déterminant comme instrument de transparence transcendentale, alors que l'Occident chrétien, centré sur l'incarnation de l'Esprit, voit dans le corps, un adversaire, un obstacle et un perturbateur sur la voie du salut. Le corps a pour l'Occident, en mettant les choses au mieux, une importance profane et pragmatique. Il semble éloigné donc, de toute réalité spirituelle.
 
Comment s'étonner, alors, que les exercices corporels de l'ancien Orient, introduits en Occident, le Hatha Yoga par exemple, soient enseignés et pratiqués surtout comme une sorte de gymnastique. Ainsi exercés à faux, ils sont détournés de leur vrai sens, c'est à dire de leur sens initiatique. Le corps s'entend chez nous dans le seul sens d'instrument pour subsister dans le monde, y faire son chemin et y réaliser un travail. C'est ainsi qu'il est "exercé", c'est-à-dire entraîné et traité comme une machine qui doit être tenue en bon état, solide, souple et bien "huilé" afin de fonctionner avec efficacité et sans accroc. En fait, un tel traitement concerne seulement le corps que l'on "a".
 
Quelque chose de tout à fait différent se produit quand, au lieu d'exercer son corps en vue de son fonctionnement et de son rendement, on essaye de le mettre au service de la transformation intérieure. Il ne s'agit plus là, bien sûr, du corps que l'on "a", mais du corps que l'on "est". Ceci constitue déjà une différence décisive dans toute thérapie qui s'adresse à la personne et non pas simplement au corps ».  

Extrait de L'homme et sa double origine  (K.G. Durckheim)