Yoga, vieillissement et handicap (témoignage)

René ALISE, retraité, est venu à cette discipline de vie par le biais de la maladie.

C'est d'abord un livre, "La Voie du Silence" de Jean Déchanet, qui lui fait découvrir ce que le Yoga pourrait lui apporter. Après avoir lu et relu les explications de l'auteur, un beau jour il s'allonge sur un tapis et commence à prendre maladroitement les postures décrites et dessinées sur le livre. Au début, son corps "rouillé" depuis longtemps se plie de mauvaise grâce à des injonctions trop ambitieuses. Mais il persévère et timidement, jour après jour, il sent ses forces revenir. Il part alors en quête d'un professeur qui l'incorpore dans un cours collectif de débutants. L'émulation jouant, il se redécouvre souplesse et bon moral. Il est sur le chemin de la guérison…

De fil en aiguille, il devient enseignant de yoga. Ecoutons-le parler de sa pratique:

"Il (le yoga) est pour nous Occidentaux, une activité physique tempérée ouverte à tous, régulant merveilleusement bien nos énergies internes. Bien entendu il se démarque radicalement des sports, ici pas de violences, ni le côté spectaculaire avec résultats publiques valorisants.

Le Yoga que je pratique et enseigne concerne essentiellement le corps au travers de ses principaux composants. Ce travail sur soi, tout en douceur, généralement agréable à poursuivre est adapté et modulé en fonction des possibilité, et des capacités de chacun. Ce qui suggère que l'on peut commencer son initiation à tous les âges. Partir de ce que l'on a, raideurs, ankyloses, séquelles d'accidents, handicaps, telles sont les bases pour tous les débutants.

Ajoutons qu'il se pratique en salle, sans tenue spéciale. Des vêtements amples qui laissent au corps toute sa mobilité et un tapis un peu épais suffisent."

Puis René nous rappelle que le yoga est " une démarche personnelle où chaque pratiquant se prend en charge au triple niveau du CORPS, du SOUFFLE et du MENTAL. Une pratique appropriée du Yoga, tend à l'harmonisation de l'être sur les plans physique et mental, le souffle assurant la liaison entre eux. "

Il souligne également l'importance de la qualité du mental qui devient de plus en plus importante lorsque l'on est âgé et/ou handicapé parce qu'on a moins d'énergie à disperser à gauche et à droite. Il s'agit avant tout de redécouvrir un état de calme et de bien-être, " ce corps que l'on a, ce corps que l'on est ", suivant la si belle formule de Durckheim. Même si ce corps est amoindri.

Il enseigne actuellement dans le cadre d'un groupe informel, qui met à l'aise tout le monde. Il sont une quinzaine à pratiquer, dont les trois quarts ont près de soixante dix ans ou plus. Chacun vient avec sa bonne volonté mais aussi avec ses handicaps dus à l'âge et à son passé. Lui-même est octogénaire, encore en bonne forme.

Il nous rappelle que " pour nous tous, le temps qui passe détériore inexorablement le corps. Les handicaps survenus en cours de vie sont de même nature déstructurante que le simple poids des ans. A partir d'un certain âge, les deux phénomènes semblent se rejoindre dans notre difficulté à vivre. C'est à nous de veiller à ralentir le plus possible le processus de vieillissement du corps. " Une pratique appropriée du Yoga est une réponse, parmi d'autres, ses effets intervenant au triple niveau du corps, du souffle et du mental.

  Merci au site Bien.vieillir.club.fr